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Blogue de voyage d'Emilie & Martin

L'île de Java, la culturelle 16 janvier 2013, Gunung Bromo, Indonésie

Bref arrêt à Bali

Après notre «détour» sur l'île de Florès, on doit revenir sur nos pas et repasser par Bali, car c'est de là que partent tous les bateaux et tous les vols pour les autres îles. La prochaine île indonésienne que nous découvirons est celle de Java, juste à l'Ouest de Bali. Nous avons une escale de 24 heures entre nos deux vols. On décide de retourner à la même auberge de Seminyak où nous étions allés avec Mathieu et Marie-Pier environ un mois plus tôt. On a de la chance, il ne reste qu'une chambre, et on se négocie un super prix. Au programme de ce court séjour, un rendez-vous avec notre ami Neil et sa copine Teena, qui sont en vacances à Bali pour la semaine. Revoir mon ami pour la troisième fois en un an, c'est vraiment au delà de mes espérances. Avec eux, on se rend à l'un des meilleurs restaurants de Bali et on mange comme des rois. Enfin, on a un peu de variété au niveau de la nourriture. On n'avait pas adoré particulièrement Seminyak à notre premier passage, mais cette fois, on la voit avec un oeil différent. Nous sommes contents de retrouver un endroit plus touristique, d'avoir du choix et un peu plus de propreté.

Dans les aéroports, on touve toujours des perles à propos desquelles on aime se bidonner.

Nouvelle île: Java

Java, Java, qu'est-ce qu'on connaît sur la plus grande île d'Indonésie? La Javanaise? Non. Cette chanson française de Serge Gainsbourg n'a absolument rien à voir avec l'île de Java. Mais c'est une très belle chanson qui me fait penser à toi papa Daniel. Sinon, Java s'associe avec café non? Oui, ça c'est vrai. Le café a été importé en Indonésie par les Hollandais au 17e siècle et est depuis le produit d'agriculture et d'exportation principal de l'île de Java. Le café Java est d'ailleurs l'un des plus connu à travers le monde. Nos connaissances sur Java s'arrêtent là. Pas très impressionnant. Notre visite de l'île nous prouvera assez vite qu'elle a beaucoup plus à offrir que du bon café.

Le volcan Bromo

Tout juste arrivés sur Java, on organise notre visite des deux volcans majeurs Bromo et Ijen, à l'aide d'un agent dans un centre d'information touristique. Cela impliquera énormément de route dans les jours à venir, mais comme les transports et les auberges font partie de l'arrangement, on n'aura pas à se casser la tête. On arrive tard le soir dans la région de Bromo. C'est tout de suite l'heure d'aller au lit, car le départ pour le volcan se fera très tôt le matin. Le but, c'est de voir le lever du soleil. On se demande si la température sera de notre côté, car on le répète, nous sommes en pleine saison des pluies. Notre agent nous a toutefois promis un spectacle incroyable et assuré que nous n'avions pas à nous en faire pour la température. Selon ses dires, il ne pleut JAMAIS le matin, toujours l'après-midi. Première déception, ce que les pluies diluviennes nous permettent de voir au matin, c'est un épais nuage de brume. On n'arrive à voir qu'à quelques mètres devant nous et on est détrempés pour le reste de la journée. La pluie finit heureusement par cesser quelques heures plus tard et nous passons un bon moment en haut du volcan actif.

En route vers Ijen

Entre Bromo et Ijen, la route est longue. Le véhicule qui nous transporte est plein à craquer avec 11 touristes plus le chauffeur. Encore une fois, on réalise que notre agent nous a menti. On devait avoir un tout autre type de véhicule, plus confortable et avec air climatisé. Il nous l'avait même montré en photo. Bien non. Ce n'est pas ça du tout. Il fait une température cuisante dehors, le soleil plombe et le peu d'air qui pénètre par les quelques petites fenêtres ne rafraîchit pas du tout. Tout le monde est en sueur et tente de survivre en économisant ses mouvements. En plus, comme à l'habitude, ça freine, ça accélère, ça dépasse d'un côté ou de l'autre, ça klaxonne, rien de reposant. Les heures passent, et passent, et on arrive enfin dans la région d'Ijen.

La shop de café surprise

Comme pour Bromo, on arrive tard dans la région, et on devra se lever avant le soleil pour monter le volcan. On a peu d'heures pour se reposer, mais on ressent le besoin de bouger après tout ce temps passé dans l'auto. Nous partons tous les deux nous balader dans le village. Il n'y a pas grand chose d'intéressant autour et c'est vraiment tranquille. Au moment où on pense faire demi-tour, on se fait aborder par un homme un tout petit peu plus vieux que nous. Il nous propose de le suivre pour une visite de l'usine de café. On n'a rien à perdre alors on décide d'aller voir. On aura finalement droit à une visite complète de l'usine et des explications détaillées. Nous sommes plus que contents de voir comment ça fonctionne et d'en apprendre sur les étapes de production du fameux café Java.

La pire job au monde sur le volcan Ijen

Suite à notre satisfaisante visite de l'usine, c'est l'heure d'aller au lit. On part à 4h am demain pour monter le volcan Ijen. Durant la nuit, Martin est malade. Une intoxication alimentaire, de la fatigue accumulée? On ne sait pas trop. Un peu magané, il arrive tout de même à se lever pour l'activité. Avec l'horaire serré dans lequel on s'est embarqué, il faut faire le volcan maintenant ou jamais. Pauvre petit chat. On monte le volcan lentement en prenant souvent des poses. Mais encore une fois, notre maudit agent nous a organisé ça tellement serré pour faire de l'argent qu'on a à peine 2 heures pour faire l'aller-retour, quand seulement la montée prend 1h30. C'est presqu'impossible. «De la colle!», comme dirait ma grand-mère. Ça va prendre le temps que ça va prendre. Parce que l'intérêt, une fois arrivés au sommet du volcan, c'est de descendre dans le cratère et d'observer les travailleurs, et ça, ça prend du temps.

En effet, le volcan Ijen est une source de souffre, et de nombreux hommes y travaillent comme mineurs. Honnêtement, on n'a jamais vu un travail aussi atroce et c'est difficile de trouver les mots pour le décrire avec justesse. Premièrement, les mineurs doivent monter le volcan à pieds pour se rendre sur leur lieu de travail, ce qui n'est déjà pas une mince affaire. Ils commencent le boulot durant la nuit, puisque les émanations toxiques sont moindres que dans le jour. Arrivés au haut du volcan, ils doivent descendre dans le cratère en empruntant un semblant d'escalier de pierres très apique, instable et glissant, tout ça en ayant les yeux et les poumons brûlés par une fumée sulfureuse dense et noséabonde. Arrivés au bas, les mineurs doivent cueillir le souffre à la pioche, remplir leurs paniers jusqu'à un poids variant de 170 lb à 200 lb et remonter avec leur cargaison sur les épaules. On a essayé tous les deux et on n'a jamais été capable de soulever de terre le panier, même d'un seul cheveu. Plusieurs des hommes ont des cicatrices aux épaules, quand ces dernières ne sont pas tout simplement déformées par les lourdes charges. De retour en haut du cratère, ce n'est pas fini, ils doivent redescendre le volcan au complet, puis se rendre à des kilomètres de là pour livrer la marchandise et être payés au poids. Ces hommes qui travaillent comme des bêtes n'ont même pas la satisfaction d'obtenir un salaire décent qui compenserait au moins un peu pour tout ce qu'ils font subir à leur corps. La majorité des mineurs font le long trajet deux fois par jour pour un salaire quotidien de quelques dollars à peine.

Ça nous a énormément troublé d'assister à ce triste spectacle. En plus d'être des observateurs de la misère des mineurs, nous étions mal à l'aise d'en ajouter en étant dans leurs jambes. Mais jamais on a senti qu'on dérangeait. On a eu droit à de beaux sourires, à de l'aide autant pour monter que pour descendre, à des conseils, à des questions. On n'en revenait pas de voir leur attitude positive, malgré la lourde charge sur leurs épaules et la sueur qui perlait sur leur front. Évidemment, les touristes sont aussi bien vus puisqu'ils sont une source de revenus suplémentaire. Quand on les prend en photo, il est de mise de leur donner quelques sous pour les remercier. On peut aussi leur acheter des petits objects fabriqués avec du souffre pour les encourager. Nous avons acheté une petite tortue jaune, que j'ai bien l'intention de placer sur mon futur bureau de travail. Quand j'aurai une journée difficile, c'est sur elle que je poserai les yeux, sachant qu'elle remettera en perspective mes malheurs.

Pour ceux que ça intéresse, il y a un documentaire disponible sur Ijen et le travail des mineurs, le 5ieme épisode de la série Human Planet de la BBC.

On a dû courir presque toute la route en descendant le volcan. Le temps alloué pour l'activité ne permettait pas d'aller dans le cratère, chose que nous avons appris sur place, mais après avoir fait toutes ces heures de route, on voulait faire notre visite jusqu'au bout. On était encore plus en maudit contre notre agent . Ça n'avait pas de bon sens d'avoir courru autant. Sa planification était éronnée du début à la fin. Nous étions insatisfaits de son travail et de ses conseils. Et nous n'étions malheureusement pas au bout de nos surprises. Sur le chemin du retour, déjà très long, nous avons fait un détour de plusieurs heures pour aller porter des gens à une autre destination, et nous n'en avions évidemment pas été prévenus. On en avait marre, c'était long, il faisait beaucoup trop chaud, nous étions fatigués. Après toute une journée dans la van, nous sommes arrivés à Probolinggo au centre d'information touristique, notre point de départ. Notre agent ne nous a même pas adressé la parole ou demandé si ça s'était bien passé. Il semblait se foutre complètement de nous. Je lui ai donc dit qu'on aimerait s'asseoir avec lui pour revenir sur quelques points qui nous avaient déçus. Il nous a répondu qu'il n'en avait rien à faire, est embarqué sur sa moto et est parti, nous laissant seuls dans son commerce. Quel connard! On sait bien qu'on ne peut pas recevoir le même service qu'au Québec, mais quand même! Ça a confirmé notre idée, tout ce qu'il voulait, c'était notre argent. Le gars devait nous organiser notre dernier transport en autobus la même journée pour se rendre à Surabaya, et on l'avait déjà payé pour. Il a donc fallu qu'il revienne de sa petite crisette après un moment. Incapable de nous faire face, il s'est assis sur le trottoir de l'autre côté de la rue, jusqu'à temps que l'autobus passe, qu'il lui fasse un signe pour qu'elle s'arrête, puis qu'il nous fasse signe d'y embarquer. C'est donc très amères et complètement dépassés par l'attitude de notre agent que nous avons conclu cet éreintant périple. Malgré son organisation bouetteuse, nous sommes tout de même vraiment contents d'avoir fait le parcours et notre tête est remplie d'images... et de leçons à en retenir.

Le trop plein déborde à Surabaya

On ne devait pas être longtemps à Surabaya, car ce n'est qu'une grosse ville transit où il n'y a pas grand chose d'autre à faire que d'aller au centre d'achat. Notre séjour s'y est toutefois prolongé, bien malgré nous. J'ai surement choppé la même chose que Martin, mais en douze fois pire. Seulement quelques heures après être arrivés de notre interminable journée dans les transports, je me suis mise à être malade comme un chien, par les deux bouts, si ça vous intéresse. Pendant douze heures, j'ai été intensément malade aux 45 minutes. Heureusement, ma chère maman avait pris soin de bien garnir notre trousse de médicaments et c'est un petit sachet de Gastrolyte qui m'a sauvé en me remettant sur la bonne voie. Nous aurons été à Surabaya 4 jours, à dormir, dormir, dormir, à travailler et visiter le centre-d'achat. Il est super le centre d'achat! Avec de vraies boutiques, de vrais produits, des vraies marques et de l'air climatisé. Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas été si excités par un centre d'achat! Une fois remis sur pieds, nous avons repris notre route, cette fois en train, vers Yogyyakarta.

Yogyakarta, ville culturelle

À Yogyakarta (prononcer Jogjakarta), on a bien du plaisir. Pour une ville, c'est quand même beau, et c'est très différent de tout ce qu'on a vu à date. On aime entre autre parce que c'est le centre culturel des beaux-arts indonésiens, si on peut appeler cela ainsi. La ville regorge d'artistes de talent qui font du batik (peinture sur tissus) et de la fabrication de marionnettes pour les fameux spectacles de marionnettes si populaires dans le pays, pour ne nommer que cela. Jogja, c'est aussi sans doute la capitale du magasinage puisque des stands de bébelles et de vêtements, il y en a à perte de vue. On y voit malheureusement aussi des choses plus tristes, comme le marché aux oiseaux...

Borobudur

En partance de Yogyakarta, on engage un chauffeur pour nous conduire aux temples Borobudur et Prambanan. Le premier, Borobudur, est le plus grand temple bouddhiste au monde, et le monument le plus visité d'Indonésie. Sa construction aurait durée 75 ans aux VIIIe et IXe siècles et le temple fût sauvé des ruines par l'UNESCO et le gouvernement indonésien en 1973. Il fait dorénavant partie de l'inventaire du patrimoine mondial de l'humanité.

Prambanan

Prambanan, lui, est un temple hindou datant du IXe siècle, dédié au dieu créateur Brahma, au dieu protecteur Vishnu, et au dieu destructeur Shiva. Cette construction impressionnante est elle aussi listée à titre de patrimoine mondial de l'humanité. On a la chance d'être accueillis par deux étudiants qui doivent proposer des visites gratuites du site dans le cadre de leur cours de tourisme. On a donc droit à un paquet d'informations sur la religion hindou ainsi que sur la construction et la restauration du site. Entre deux explications, on se fait arrêter par des groupes voulant nous prendre en photo. Pas moyen de faire trois pas sans se faire accoster par des jeunes filles timides au rire moqueur. On trouve ça drôle, mais en même temps, on réalise qu'on est contents d'avoir laissé tomber nos carrières de popstars à temps, parce que la gloire, ce n'est pas reposant!

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