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Blogue de voyage d'Emilie & Martin

Adieu Vanille 22 mars 2012, Auckland, Nouvelle-Zélande

Nous avions décidé de nous laisser une semaine pour vendre Vanille, délai qui nous semblait raisonnable selon ce que nous avions vu du marché en janvier. C'est donc mercredi le 21 mars que nous avons passé notre dernière nuit à l'intérieur de notre maison roulante. 

Après notre journée à Hot Water Beach, nous avons fait la route jusqu'à Auckland sous une pluie battante et avons eu du mal à trouver un camping pour nous accueillir. Un accident a d'ailleurs été évité de peu car il était difficile d'y voir sous cette pluie torrentielle en pleine noirceur. C'est donc mi-figue mi-raisin que nous nous sommes couchés ce soir-là. D'un côté, avec la sensation agréable de rentrer à la maison, de l'autre, le coeur gros que notre périple en bagnole soit déjà terminé.

Le lendemain, une grosse journée nous attendait. Pour la troisième fois en 2 mois, nous irions visiter le garage. On voulait que tout soit parfait pour la vente, et un bruit fort désagréable se faisait entendre depuis quelques jours quand on tournait le volant à basse vitesse. Finalement, un peu d'huile, 10$ sous la table et le tour était joué. Cette journée ensoleillée commençait très bien pour nous! On s'est rendu par la suite dans une cour à scrap pour acheter une lumière arrière car la notre était cassée. Même service rapide et cordial. Bref, on s'attendait à passer la journée dans les garages et finalement, en moins de 2 heures et pour pas cher, Vanille était prête pour la grande séduction!

Il était environ midi lorsque nous sommes retourné à la même auberge où nous avions logé 1 mois et demi plus tôt. Nous avions bien aimé cet endroit. Il ne restait qu'une chambre, et on a réussi à négocier le prix à la baisse. Vraiment, cette journée était parfaite! Tout l'après-midi, on a vidé la voiture, fait le ménage, laver les draps, frotter l'extérieur, brosser l'intérieur. Vanille était impec à la fin de l'après-midi et si elle n'avait pas été à nous, on l'aurait acheté sur le champs! 

On savait qu'on avait un bon véhicule, on se targuait même d'avoir la meilleure van sur le marché. Sous notre reigne, elle eut un changement d'huile et de nouveaux freins. Elle était déjà équipée de pneus neufs, et elle était certainement la plus propre et la mieux équipée d'entre toutes. C'est donc gonflés à bloc que nous nous sommes dit qu'on allait réussir à la vendre plus cher que le prix payé. Et qu'il ne nous fallait qu'un seul acheteur, qui allait assurément choisir notre van entre toutes les autres, pour que le dossier soit clos.

ERREUR!

On a vite constaté que toutes les auberges et tous les campings étaient pleins parce que tous les voyageurs finissaient leur périple en même temps. Mars, c'est la fin de la saison d'été. Et ces voyageurs, ils avaient tous un peu la mine basse. Certains essayaient de vendre leur véhicule depuis des semaines, sans succès. On a commencé à se dégonfler un peu. Quand on a vu à notre auberge le tableau de liège avec toutes les annonces de voitures, on a figé. Comment est-ce que la notre allait ressortir du lot? Nous avions bien eu une petite note laissée dans le pare-brise de Vanille l'après-midi même où nous l'avions nettoyée, mais l'offre était 1500$ plus basse que le prix souhaité. Nous refuserions, c'était dérisoire. Nous vendrions facilement au marché du samedi (là où nous avions nous-même acheté).

Le samedi venu, nous nous sommes levés avant le soleil. On voulait avoir la meilleure place au marché et donc la plus grande visibilité. Nous sommes d'ailleurs arrivés les premiers. On nous chargea 25$ pour l'avant-midi. Sur place, un mécanicien inspecte les véhicules de A à Z à la demande des clients moyennant 100$. C'est une méthode assez pratique pour les voyageurs. Quand nous avions acheté, le tout s'était réglé assez facilement. Il n'y avait même pas dix vans sur le parking, et on avait su tout de suite que c'était Vanille la meilleure. Pourquoi ce serait différent aujourd'hui? Puis les vendeurs se sont mis à arriver, et à arriver, et à arriver. En tout, une quarantaine de voitures, et le double de propriétaires anxieux et pressés de vendre. Et les clients ne sont pas venus, ne sont pas venus, ne sont toujours pas venus. Un avant-midi totalement démoralisant où à peine une dizaine de promeneurs sont passés, et seulement 2 heureux ont acheté. (1 van, 1 voiture). Et pourquoi ce n'est pas notre van qui s'est vendue? Allez savoir. Le gars est entré dans le marché, s'est rendu directement à la van à côté de nous et l'a achetée sans même comparer avec toutes les autres et sans même la faire inspecter. (Ça en a frustré quelques-uns!) Nous sommes repartis comme nous sommes arrivés, au volant de notre chère Vanille.

L'après-midi fut consacré à utiliser toutes nos ressources pour passer en deuxième vitesse.

  • On fait une belle affiche en se servant de nos talents de graphistes (les autres affiches ne sont pas très dures à battre, donc pas de pression!).
  • On baisse le prix, il faut ce qu'il faut et le marché n'est pas de notre bord.
  • On annonce sur le net et on paye le prix qu'il faut.
  • On imprime les affiches et on les distribues dans toutes les auberges de la ville. En tout, 3 heures de marche sous la pluie et l'impression de faire ça pour rien puisque notre affiche sera ensevelie sous des dizaines d'autres.
  • On relance la fille qui nous avait fait une offre dans le pare-brise. Peut-être que son offre est mieux que rien? On a entendu dire que certains propriétaires doivent abandonner leur voiture à l'aéroport, avec rien en retour faute d'acheteur.
  • On s'informe sur la faisabilité de mettre Vanille sur un bateau et la récupérer en Australie. On se dit que tant qu'à perdre plusieurs centaines de dollars en la vendant, et plusieurs autres en en achetant une autre en Australie (les véhicules sont beaucoup plus chers là-bas), aussi bien mettre cet argent dans l'importation et être certain d'avoir une van qui tient la route. Malheureusement, seuls les résidents australiens peuvent importer une voiture au pays et ceux-ci doivent être propriétaire du véhidule depuis au moins 12 mois. Malchance!
  • Ne peut-on pas l'entreposer et venir la revendre à la fin de l'hiver? Obtenir plus de 5,000$ serait chose plutôt facile en novembre semble-t-il. En plus, on pourrait s'en servir pour aller faire du snow en Août. Coût de l'entreposage: plus de 300$/mois. On oublie ça.
  • Ne reste plus qu'à attendre le second marché, celui du dimanche.

Ce marché est beaucoup plus gros et attire, parait-il, les locaux puisqu'il y a plusieurs types de véhicules et de tous les prix. Aurons-nous plus de chance? Ça commence mal, au levé, il mouille à sceaux. Belle journée pour aller se promener dans un marché extérieur! Mais il ne faut pas sombrer dans la déprime et tenter notre chance. Encore une fois, nous sommes dans les premiers sur place. Et la seule chance qu'on aura peut-être dans la journée, c'est que le gars à l'entrée a oublié de nous charger le 35$ d'inscription. On n'aura pas tout perdu! Le ciel se dégage pour l'ouverture, l'ambiance est bonne, nous voisin vendeurs sont forts sympathiques et on sent l'ambiance d'entraide. Il y a des centaines de véhicules sur le site, mais cette fois, les promeneurs ne tardent pas à arriver. C'est déjà plus encourageant. On compare les prix et on est dedans. On pense encore qu'on a la meilleure van sur le marché. On fait rire de nous avec nos techniques marketing. On a indiqué sur une affiche: 3500$ OR LESS. On veut vendre, et on veut montrer qu'on est ouvert à la négociation. Nos voisins moqueurs ne tardent pas à nous imiter!

Après quelques heures, on a enfin un intéressé. Un chinois dans la trentaine, bien sympathique et qui connait son affaire. Il inspecte lui-même le véhicule, il connait ça!  Il cherche pour son père qui a besoin d'une van pour son travail de peintre. Ses parents et lui habitent la Nouvelle-Zélande depuis 11 ans, mais ses géniteurs ne parlent toujours pas un seul mot d'anglais. Par contre, quand on dit Canada, le visage du paternel s'ensoleille. «Canada! Canada!» qu'il répète avec joie. Bon, c'est bon signe pour nous! On gagne des points! Test routier qui n'en finit plus, un autre petit tour pour comparer puis enfin, l'offre arrive! De chaque part, on négocie serré. Finalement, on obtient un satisfaisant prix de 3000$, ce qui est 300$ de moins que ce que nous avons nous-même payé en janvier. Les gens fin mars refusent souvent de payer plus de 2000$, que le véhicule soit nul ou excellent. On est bien content. Eux aussi. Ce qui nous fait mal par contre, c'est que tout l'équipement de camping, le lit, les guides de voyage annotés, TOUT sera retiré pour en faire une voiture de compagnie. Quel dommage. Nous avions pris un grand soin pour qu'elle rende un autre voyageur heureux. Mais bon, ce n'est plus notre problème maintenant. Il faut faire notre deuil. 

La matinée s'achève et nous sommes presque les seuls à avoir vendu parmi les voyageurs. Nous ne partageons plus le même désespoir que nos compères. Nous sommes des piétons heureux! On se fait même offrir un lift par nos voisins français forts aimables qui n'ont pas vendu. 

Voilà, tout ce qui nous rattachait ici n'est plus. Tout à coup, l'Australie se fait une place dans notre esprit. C'est là que nous serons dans quelques jours, c'est là que nous vivrons de nouvelles aventures, c'est là notre prochaine terre d'accueil. Le voyage n'est pas fini. En fait, c'est comme un nouveau voyage qui commence.

Merci Aotearoa, ce ne peut être qu'un aurevoir!

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