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On connait tous Dubaï, désert de tous les possibles, ville bâtie sur l'ambition des Hommes à défier la nature et à créer du hors-norme. Notre route se prêtait parfaitement à un arrêt sur cette terre façonnée de toutes pièces par l'imagination sans limite de notre espèce. En 24 heures, nous aurions le loisir de mettre nos propres images sur le nom de Dubaï.

Notre arrivée ne fut pas sans heurts. Comme à l'habitude, nous avions pris le temps de vérifier les modalités d'entrée du pays sur le site Internet de l'ambassade. Facile comme tout, les quelques lignes d'information nous indiquaient qu'on devait se procurer un visa de courte durée (96 heures et moins) directement à l'aéroport à notre arrivée. En main, nous avions notre billet d'avion prouvant notre date de sortie du pays, ainsi que l'adresse où nous logerions, les deux documents qu'on demande dans presque tous les cas lorsqu'on passe les douanes.

Avant d'arriver au comptoir d'immigration, on se tape une attente ridiculement longue. C'est que l'ambiance est drôlement décontractée ici. Les agents d'immigration, qui paraissent à prime abord intimidants vêtus de leurs longs habits traditionnels blancs, rigolent, se racontent des histoires, quittent leur comptoir respectif et vont prendre une petite pause en dérangeant leur voisin. On se croirait dans une cafétéria d'école secondaire. Pendant ce temps, les files s'allongent et les voyageurs attendent sans dire un mot. C'est tellement désespérant, en 30 minutes, seulement trois voyageurs franchissent cette formalité dans notre ligne. On s'impatiente drôlement.

Une fois notre tour enfin arrivé, on nous répond qu'il fallait demander notre visa avant notre arrivée au pays. On rétorque poliment que c'est l'ambassade elle-même qui nous a fourni l'information sur le visa de courte durée. On nous dirige vers un bureau plus loin, dans lequel on interrompt une conversation personnelle qui semble être beaucoup plus importante que notre présence. Eux, nous pointent un homme plus loin à aller voir, ce serait lui le responsable. Cet homme, absorbé par sa conversation au cellulaire nous marmonne quelque chose, nous pointe vaguement l'horizon et s'en va en nous laissant à nous-même. Notre patience a des limites.

Finalement, on se retrouve devant un comptoir qui ressemble à celui d'une banque et on repère la minuscule feuille 8,5x11 qui fait mention du visa de 96 heures. Enfin, nous sommes au bon endroit. Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines. La femme nous annonce qu'il en coûtera la jolie somme de 215$US pour nos deux visas. «Quoi?» Elle nous explique que le forfait inclut deux visas a 52$ chacun et une nuitée a l'hôtel. «Nous avons déjà réservé et payé pour une chambre» rétorquons-nous. «Il n'y a pas de forfait sans chambre, c'est le plus bas prix que vous pouvez avoir.» Il est 23 heures. Impossible d'annuler notre chambre et d'espérer un quelconque remboursement. On est fru. On aurait souhaité que cette information soit mentionnée quelque part.

La dame nous revient et s'excuse. «Je vous ai mal informé, les tarifs fonctionnent sur des périodes de 24 heures. Comme il est 23 heures et que vous repartez seulement demain a 1 heure du matin (donc après-demain), mon système le comptabilise comme deux journées et je ne peux rien y faire. Vous devez payer pour 2 nuits.» C est le bout de la m****! On n'est plus juste fru, on est outré. On a l'impression de se faire rire en pleine face. Pour passer 24 heures à Dubaï, il faudra débourser 326$US en plus de la chambre que nous avions déjà réservée.

Martin, au sommet de son indignation, a deux bonnes idées. La première: nous attendrons que sonne minuit avant de payer notre visa. On n'aura donc qu'une nuit sur deux à payer. Une heure de plus à attendre comme des dindes à l'immigration, c'est le moins qu'on puisse faire pour sauver 111$. Martin demande ensuite à la dame si on peut prendre la chambre pour le lendemain. Cela nous permettrait de prendre une bonne douche suite à une grosse journée à la chaleur, juste avant d'embarquer dans l'avion pour la nuit. C'est ce que nous ferons. La nuitée actuelle sera passée à l'hôtel que nous avions déjà réservé, et nous prendrons une douche le lendemain soir à l'hôtel obligatoire. Ça fait 111$ pour deux douches quand même, mais c'est le mieux qu'on pouvait faire dans les circonstances.

Nul besoin de vous dire que nous sommes entrés au pays en ne s'y sentant pas les bienvenus et avec un goût très amère en bouche. Notre seul réconfort ce soir-là aura été qu'en arrivant à notre hôtel aux petites heures du matin, complètement exténués, on nous a gracieusement offert une chambre supérieure. On s'est donc retrouvés dans la suite exécutive, grande comme notre condo, chambre d'une valeur affichée de plus de 400$! Notre courte nuit aura été des plus profitables et nous avons pu bien récupérer et être en pleine forme pour notre journée intensive de découvertes le lendemain.

On débute notre journée en nous promenant autour de la fameuse plus grande tour au monde, la Burj Khalifa, du nom du chef de l'État de la Fédération des Émirats Arabes Unis. Cette somptuosité aurait coûté pas moins de 1,5 milliard de dollars et compte 200 étages occupés majoritairement par des bureaux et des appartements. A son pied, un bassin artificiel qui ressemble a une immense piscine creusée, dans lequel on plongerait bien d'ailleurs pour échapper à une pareille chaleur. Autour de nous, des chutes d'eau, de la belle verdure, des bâtiments tous neufs, des oiseaux qui gazouillent. On ne se croirait jamais en plein désert. Lorsqu'on regarde en l'air, on arrive difficilement a distinguer le sommet de la tour tellement il est haut.

Pour entrer dans la Burj Khalifa, on doit obligatoirement passer par le plus grand centre d'achat au monde, le Dubai Mall. Arrivés à l'accueil du centre d'observation, on se rend compte que la chance est avec nous. Il est 13 heures et toutes les visites sont complètes pour la journée, sauf quelques places encore disponibles immédiatement. Pour environ 35$ CAD par personne, on monte dans la plus haute tour au monde. On ne regrettera pas notre dépense puisque la vue de l'observatoire est époustouflante. Nous ne sommes qu'un peu plus haut que la moitié de la hauteur de la tour, mais c'est suffisant! On voit toutes les constructions sur 360 degrés, et comme le sol est très plat, on voit facilement le désert nous entourant. C'est très impressionnant. S'il n'y avait qu'une chose à faire à Dubai, ce serait de monter au haut de la Burj Khalifa puisque le coup d'oeil donne un bon portrait d'ensemble de la ville.

Ensuite, direction Burj Al Arab, qui serait l'hôtel le plus luxueux au monde et le premier hôtel 7 étoiles. Evidemment, on ne peut pénétrer son enceinte. Toutefois, on atteint la plage par un autre hôtel et on s'y relaxe tout en observant l'impressionnant hôtel de luxe et le paysage au coucher du soleil.

Finalement, direction Dubai Emirates Mall, où on est curieux de voir le fameux centre de ski intérieur de nos propres yeux. Au début, on veut absolument l'essayer. Mais on se ravise vite. On trouvera ça drôle lors de la première descente seulement. A 20$ la remontée mécanique (sans accès à la pente) ou encore 60$ pour 2 heures de ski (avec location d'équipement incluse), on préfère regarder le tout par les larges vitrines et être amusés par le spectacle. Si on n'avait jamais vu de neige de notre vie, on trouverait cet endroit fantasmagorique!

On termine notre journée vite passée à l'hôtel pour notre douche a 111$. Dans la même heure, on check in et on check out, à la grande surprise de l'employé au comptoir d'accueil.

En conclusion, pour ceux qui voudraient visiter Dubaï, voici quelques conseils de base. En plus de porter attention pour ne pas vivre les mêmes frustrations que nous à l'aéroport, la première chose qu'on vous dirait de ne pas oublier est de faire attention à votre habillement. Jambes et épaules couvertes sont de mise. Les filles, pas de décolleté. Personne ne s'attend à voir les touristes dans les costumes locaux, ce serait d'ailleurs mal vu, mais un peu de retenue est un signe de respect de base que malheureusement trop de touristes oublient. Se tenir par la main et s'embrasser en public est également à proscrire. Finalement, faites profil bas. On dirait que tous les gros égos du monde se sont concentrés à Dubaï. Des gens arrogants qui sentent le besoin de démontrer leur importance, on en a vu plus en une journée que durant tout notre voyage. Il ne sert à rien de vouloir rivaliser avec leur supériorité!

Si vous avez la chance d'un jour faire escale a Dubaï, ne ratez pas l'occasion de faire un tour au centre de cette ville impressionnante où le mot impossible n'existe pas.